Il a le profil parfait du grimpeur moderne, le nom d’une dynastie cycliste, et désormais le contrat qui va avec. En rejoignant Bahrain Victorious en août 2024, Lenny Martinez a franchi une nouvelle étape, pas seulement sportive, mais aussi financière. Car oui, à seulement 22 ans, le Français est devenu l’un des jeunes coureurs les mieux rémunérés du peloton. Mais combien gagne-t-il exactement ? Et que représente ce salaire dans l’univers du cyclisme professionnel ?
D’un salaire de néo-pro à un contrat taillé pour un leader
Lorsqu’il démarre chez Groupama-FDJ, Lenny Martinez est encore considéré comme un pari d’avenir. Son salaire, comme pour la plupart des néo-professionnels, tourne autour de 60 000 à 80 000 euros brut annuels, ce qui reste modeste comparé aux têtes d’affiche du peloton.
Mais après sa prise de pouvoir surprise sur la Vuelta et ses performances en montagne, la donne change. Bahrain Victorious entre en scène et lui propose un contrat sur trois ans, jusqu’en 2027. Selon plusieurs estimations, son salaire annuel brut se situe désormais entre 500 000 et 600 000 euros. Une belle reconnaissance pour un coureur qui, jusque-là, brillait surtout par son humilité et sa régularité.
C’est un vrai changement de statut, que son contrat vient sceller : Lenny n’est plus seulement une promesse. Il devient une valeur sur laquelle miser.
Une valeur marchande qui grimpe
Ce transfert ne repose pas uniquement sur ses résultats. Martinez incarne quelque chose de plus grand : l’avenir du cyclisme français. Son profil de pur grimpeur, sa discrétion médiatique, son héritage familial, tout cela renforce son attractivité pour une équipe comme Bahrain, en quête de leaders durables.
Sa valeur marchande a donc explosé : à performances égales, un jeune coureur français, porteur d’une image propre et régulière, pèse plus qu’un profil comparable étranger. Les équipes le savent, et investissent dans cette combinaison rare de talent, de discipline et de potentiel marketing.
Primes, bonus et performances
À ce salaire de base s’ajoutent des primes de résultats. Podiums, victoires d’étape, jours passés avec un maillot distinctif… autant de lignes supplémentaires sur la fiche de paie d’un coureur. Les montants peuvent varier de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon le prestige de la course.
Lenny, avec son profil d’attaquant et de grimpeur, est justement le type de coureur qui peut aller chercher ces primes régulièrement, sans nécessairement viser le classement général. C’est un modèle économique fréquent dans les équipes du World Tour : miser sur des « chasseurs d’étapes » qui assurent visibilité et retombées sans coût exorbitant.
Dans son cas, on peut donc imaginer que les primes représentent un complément significatif, en plus d’éventuels contrats avec des équipementiers ou partenaires personnels.
Rester lucide malgré les zéros
Ce qui impressionne autant que ses performances, c’est sa manière d’en parler. Lorsqu’on l’interroge sur les offres reçues ou sur le rôle de l’argent dans ses choix, Lenny reste droit dans ses convictions. Il affirme ne pas courir pour la fortune, mais pour le projet sportif. Il l’a prouvé en refusant d’autres propositions, parfois plus lucratives, mais moins alignées avec son style et ses ambitions.
Gagner plus, oui. Mais à condition de rester soi-même, de ne pas trahir ce qui le fait avancer : l’amour de la montagne, le respect du travail, et une trajectoire qu’il veut construire à son rythme.
En rejoignant Bahrain, Lenny Martinez a changé d’échelle — mais pas de mentalité. Son salaire reflète un statut nouveau, celui d’un grimpeur confirmé, d’un leader en gestation. Mais derrière les chiffres, c’est un coureur fidèle à lui-même qui continue de grandir, sans brûler les étapes. Une ascension maîtrisée, jusque dans la fiche de paie.