Tim Merlier surgit du chaos pour s’imposer au sprint à Dunkerque
Troisième jour, et déjà un parfum d’urgence dans le peloton. Entre Valenciennes et Dunkerque, cette étape de 181 kilomètres promettait un sprint massif, mais le scénario fut tout sauf classique. Le final ? Explosif, désorganisé, jalonné de chutes… et conclu par une photo-finish qui a sacré Tim Merlier, au terme d’un sprint aussi confus que spectaculaire.
À retenir en bref :
- Vainqueur : Tim Merlier (Soudal-Quick Step)
- 2e : Jonathan Milan, 3e : Biniam Girmay
- Maillot jaune conservé : Mathieu van der Poel
- Événements clés : Chutes de Guerreiro, Wright et Abrahamsen
- Sprint final désorganisé sur route étroite et venteuse
Une étape calme… jusqu’au dernier quart d’heure
Le peloton avait roulé prudemment pendant la majeure partie de l’étape, chacun semblant vouloir préserver ses forces après deux journées nerveuses. Mais dans les 10 derniers kilomètres, tout s’est emballé. Installé à proximité de la ligne droite finale, j’ai vu les trains de sprinteurs tenter de s’organiser… sans succès. Le vent latéral, combiné à une route resserrée et à plusieurs rétrécissements techniques, a totalement désorganisé les formations.
Chutes en série : Guerreiro, Wright, Abrahamsen piégés
À 3 km de l’arrivée, une première chute impliquant Ruben Guerreiro a fait éclater le peloton. Quelques secondes plus tard, c’est Fred Wright qui glissait dans une courbe légèrement humide. Enfin, Jonas Abrahamsen, jusque-là très en vue, est violemment tombé à 400 m du panneau rouge.
Si Evenepoel et Pogacar sont passés entre les gouttes, la tension était palpable. Et cette tension s’est répercutée jusque dans le sprint.
Le sprint final : une pagaille totale, Merlier au réflexe
Avec les chutes, les équipiers manquaient à l’appel. Plus aucun train solide. Ce fut chacun pour soi. Girmay a lancé en premier à gauche, Milan a réagi à droite, mais c’est Tim Merlier, positionné en embuscade dans la roue de Groenewegen, qui a jailli dans les 50 derniers mètres.
À l’arrivée, impossible de dire à l’œil nu qui avait gagné. Il a fallu attendre la photo-finish pour départager Merlier et Milan. Trois centimètres, tout au plus.
Classement de l’étape 3 — Dunkerque
- Tim Merlier (Soudal-Quick Step) — 4h16’45’’
- Jonathan Milan (Lidl-Trek) — m.t.
- Biniam Girmay (Intermarché-Wanty) — m.t.
- Dylan Groenewegen (Jayco-AlUla) — m.t.
- Arnaud Démare (Arkea-B&B Hotels) — m.t.
Classement général après l’étape 3
- Mathieu van der Poel — 12h54’39’’
- Tadej Pogacar — + 0’06’’
- Jonas Vingegaard — + 0’10’’
- Wout Van Aert — + 0’18’’
- Jasper Philipsen — + 0’23’’
(Retrouvez tous les classements complets sur letour.fr)
Réactions à chaud : entre soulagement et colère
Tim Merlier : « C’était la jungle. Je n’avais plus personne, j’ai improvisé. Je suis resté calme… et ça a payé. »
Jonathan Milan : « J’ai lancé tôt, je pensais l’avoir. Mais Merlier a été plus malin. »
Fred Wright : « Je suis tombé dans un virage sans trop comprendre. C’est frustrant, mais c’est le sprint. »
Une étape à classer dans les survivants
Ce troisième acte du Tour 2025 ne restera pas dans les mémoires pour sa beauté… mais plutôt pour sa brutalité. Dans un final dénué de structure, Merlier a su tirer son épingle du jeu, avec sang-froid et instinct. Le classement général reste inchangé, mais les corps, eux, ont déjà encaissé.
Et ce n’est que le début. Demain, la route vers les Ardennes promet un nouveau tournant, peut-être pour les baroudeurs. Ou un piège de plus pour les favoris.