À seulement 22 ans, Lenny Martinez fait déjà figure de révélation dans le peloton international. Grimpeur léger, tempérament offensif, héritage familial imposant… le jeune coureur français intrigue autant qu’il impressionne. Mais qui est vraiment Lenny Martinez ? Plongeons dans une trajectoire à la fois linéaire et fulgurante, des routes sinueuses du cyclisme amateur aux sommets de la Vuelta, jusqu’à son récent transfert chez Bahrain Victorious.
Des racines cyclistes profondes
Chez les Martinez, le vélo n’est pas un hasard. C’est un héritage. Fils de Miguel Martinez, champion olympique de VTT en 2000, et petit-fils de Mariano Martinez, grimpeur de renom dans les années 1970, Lenny naît avec la montagne dans les jambes. Dès ses premières courses en cadets, le ton est donné : il grimpe plus vite que les autres, plus tôt que les autres.
Il grandit dans un environnement qui respire le vélo : conseils de famille, réflexes professionnels, et surtout une culture du cyclisme français profondément ancrée. À l’adolescence, on comprend rapidement qu’il n’est pas seulement « le fils de ». Il est un coureur à part entière, avec un style bien à lui.
Premiers coups de pédale : un talent vite repéré
En catégories jeunes, Lenny Martinez enchaîne les performances. Grimpeur naturellement doué, il se fait remarquer par sa fluidité en danseuse, sa capacité à encaisser les pourcentages sévères, et son tempérament de puncheur grimpeur.
En 2021, il intègre le Centre de formation de Groupama-FDJ, la structure de développement de l’équipe World Tour. Son objectif est clair : apprendre vite, progresser proprement, et gravir les échelons sans brûler les étapes.
Il ne tarde pas à se faire un nom sur les courses U23. Victoires, podiums, attaques inspirées… À chaque sortie, Lenny rappelle à tous que le talent, parfois, se transmet comme un patrimoine.
2022 : confirmation chez les espoirs
L’année 2022 marque un tournant. Il domine la scène espoirs avec une aisance déconcertante. Dans des épreuves montagneuses, il écrase la concurrence. On le voit notamment briller sur des courses comme le Giro Next Gen, où son profil de grimpeur pur fait des merveilles.
Ses capacités physiques étonnent : 1m68 pour à peine 52 kg, une morphologie taillée pour l’altitude. Mais c’est aussi son intelligence de course qui marque les observateurs. Il ne court pas seulement avec ses jambes, mais aussi avec la tête.
2023 : explosion en World Tour et maillot rouge sur la Vuelta
En 2023, Lenny Martinez passe professionnel chez Groupama-FDJ. L’équipe mise sur lui comme une pépite à polir. Et le diamant ne met pas longtemps à briller.
Fin août, sur les routes espagnoles, la Vuelta devient son théâtre de révélation. À seulement 20 ans, il endosse le maillot rouge de leader du classement général, devenant le plus jeune coureur à l’avoir porté depuis la création de l’épreuve.
Ce jour-là, sur les pentes de Javalambre, le monde du cyclisme découvre un coureur qui ne recule pas devant les géants. Martinez grimpe vite, sans esbroufe, mais avec cette élégance rare des purs montagnards.
2024 : un nouveau cap avec Bahrain Victorious
Le 4 août 2024, Lenny Martinez quitte Groupama-FDJ pour rejoindre l’équipe Bahrain Victorious. Un choix ambitieux, qui marque une étape décisive dans sa carrière.
Il change de cadre, de stratégie, de rôle aussi. Au sein d’une formation réputée pour sa gestion des grimpeurs et sa capacité à accompagner les talents en montagne, Lenny cherche à franchir un nouveau palier.
Ce transfert confirme aussi que son nom circule désormais parmi les futurs leaders du peloton, et plus seulement comme une promesse française.
Style de coureur : un grimpeur pur, au potentiel tactique intéressant
Lenny Martinez est un grimpeur. Un vrai. Son poids plume, sa vélocité, son aisance dans les longues ascensions lui permettent de faire la différence dès que la pente dépasse les 7 %. Il ne possède pas (encore) la puissance d’un Pogacar ou la régularité d’un Vingegaard, mais il compense par une capacité à encaisser les attaques et à se placer au bon moment.
Il a encore des progrès à faire en contre-la-montre et sur les longues étapes roulantes, mais son gabarit explique en partie ces lacunes. En montagne, en revanche, il joue déjà dans la cour des grands.
Il possède aussi une maturité tactique rare pour son âge, sait quand suivre, quand placer une mine, et surtout, il ne court jamais « à vide ». Son instinct le guide, mais son sens de la course fait la différence.
Objectif 2025 : Tour de France et statut à confirmer
Le regard est désormais tourné vers 2025, avec une probable première participation au Tour de France. Bahrain Victorious semble vouloir l’intégrer progressivement dans une stratégie d’équipe bien huilée, et tester ses capacités sur trois semaines.
Lenny Martinez a tout pour devenir un coureur de Grand Tour : l’endurance, la capacité de récupération, la constance dans l’effort long. Ce qui reste à bâtir, c’est l’expérience, la résistance mentale face à l’intensité d’un Tour, et la gestion des attentes médiatiques.
Un jeune coureur, mais déjà une personnalité du peloton
Lenny n’est pas un suiveur. Il possède cette part d’imprévisibilité qui en fait un coureur à surveiller. Il parle peu, mais pédale fort. Il assume son héritage sans en faire une armure. Et il construit, course après course, une carrière qui mêle tradition familiale et modernité du cyclisme d’aujourd’hui.
Lenny Martinez, c’est l’histoire d’un jeune coureur français qui grimpe vite, très vite. Une trajectoire fluide, mais sans raccourcis. Un grimpeur pur, dans une époque qui en manque. Un garçon discret, mais dont les jambes parlent pour lui.S’il continue sur cette lancée, avec sagesse et audace, alors oui : la France tient peut-être là son prochain grand nom du cyclisme mondial.
