À 22 ans, Lenny Martinez est sous les projecteurs comme rarement un grimpeur français l’a été aussi jeune. Fils d’un champion, petit-fils d’un maillot à pois, révélation sur la Vuelta, signature chez Bahrain Victorious… Tous les ingrédients sont là pour que la notoriété s’emballe. Et pourtant, lui reste droit dans ses pédales, lucide, presque étonnamment tranquille dans la lumière. Comment s’y prend-il pour garder la tête froide ?
Choisir la bonne lumière
Quand on lui parle d’argent ou de transferts médiatisés, Lenny Martinez répond sans détour : il ne veut pas être un produit. Lorsqu’il rejoint Bahrain en 2024, il insiste : ce n’est pas une question de cachet, mais de confiance technique. “Je ne veux pas qu’on m’achète”, affirme-t-il à L’Équipe. Chez lui, la communication n’est pas un artifice : c’est une extension de ses convictions. Chaque mot pèse. Il choisit ses engagements comme ses itinéraires : avec sérieux et régularité.
Une image construite… par la retenue
Sur les réseaux, c’est le calme plat — ou plutôt, le calme organisé. Sur Instagram, pas de slogans ni de montages racoleurs. On y trouve des photos de montagne, des sourires en course, des moments simples. Pas besoin d’en dire trop : son univers visuel parle à sa place. Là encore, il refuse l’emballement. Ce n’est pas un silence stratégique : c’est sa manière d’exister.
Une notoriété à sa mesure
Ce qui frappe, c’est sa constance. Qu’il décroche le maillot à pois ou qu’il subisse une étape difficile, Lenny reste le même. Il ne dramatise pas, ne surjoue pas. Il sait que tout va vite, surtout dans le peloton de la célébrité. Ce calme, on le retrouve aussi dans sa vie privée, qu’il garde résolument en retrait. Il vit toujours chez sa mère dans le Var, s’entraîne avec méthode, évite les soirées expo. Il cultive une forme de normalité, rare dans le sport de haut niveau.
Une posture ancrée dans l’intime
S’il garde les pieds sur terre, c’est aussi parce qu’il est solidement entouré. Sa copine, qu’il ne met jamais en avant dans les médias, fait partie de cette bulle protectrice. Pas de surexposition, pas de mise en scène. Lenny avance dans la lumière, mais ne s’y brûle pas. Il connaît le prix de l’attention — et préfère en faire un levier, pas une finalité.
À une époque où les jeunes champions sont souvent happés par les projecteurs, Lenny Martinez impose une autre voie : celle d’un coureur concentré, aligné, lucide. Sa notoriété, il ne la subit pas. Il l’apprivoise — sans jamais perdre de vue ce qui l’a amené là : le goût de grimper, tout simplement.