Dans un peloton où les spécialistes du chrono se comptent sur les doigts d’une main, Kevin Vauquelin s’est rapidement imposé comme un coureur à surveiller sur ce terrain exigeant. À mi-chemin entre puissance brute et gestion de l’effort, il a su transformer une discipline redoutée en une véritable opportunité de briller. Et ses performances parlent d’elles-mêmes.
Une discipline taillée pour son profil
Grimpeur-puncheur complet, Vauquelin ne possède peut-être pas le gabarit typique des rouleurs massifs. Pourtant, dès ses premières saisons chez les pros, il a démontré une capacité bluffante à tenir des allures élevées sur des parcours plats ou vallonnés, avec une position aérodynamique soignée et une cadence toujours efficace.
Sa science de la gestion de l’effort, acquise dès les catégories jeunes, lui permet aujourd’hui d’exceller dans les contre-la-montre intermédiaires, notamment ceux autour de 20 à 30 km — là où la régularité et le placement font toute la différence.
Des références solides dès ses débuts
Dès 2022, il décroche une victoire remarquée sur le chrono du Tour de l’Ain, confirmant son aisance sur cet exercice. Depuis, ses résultats n’ont cessé de s’étoffer. Que ce soit sur les chronos d’ouverture de courses par étapes ou dans des épreuves de haut niveau, il figure régulièrement dans les 10 premiers, parfois au milieu des spécialistes.
Son palmarès le confirme : les contre-la-montre sont devenus un terrain d’expression privilégié.
Tour de France 2024 : une confirmation à grande échelle
Lors de sa première participation au Tour de France, tous les regards étaient braqués sur sa capacité à encaisser les trois semaines. Mais c’est lors du contre-la-montre de la 16e étape que Vauquelin a marqué les esprits : 13e temps à seulement 1’20’’ du vainqueur, et surtout un bond significatif au classement général.
Il a terminé le Tour à la 18e place du général, un résultat qu’il doit en partie à sa prestation solide dans l’effort solitaire, comme le montre son classement final.
Une place à prendre pour les prochaines échéances
Alors que l’équipe Arkéa réfléchit à la manière d’optimiser son collectif pour les courses à étapes, le rôle de Vauquelin dans les chronos par équipes pourrait aussi s’amplifier. Mais c’est surtout en individuel que ses ambitions grandissent : championnats nationaux, mondiaux, voire Jeux olympiques, chaque échéance devient un test de plus.
À Paris en 2024, lors des Jeux olympiques, il n’a pas pris part à l’épreuve chronométrée, mais son profil pourrait clairement l’y mener à moyen terme.
Une spécialité en construction constante
Kevin Vauquelin n’a pas encore remporté un grand contre-la-montre sur le World Tour. Mais tout laisse à penser qu’il s’en approche. Son sérieux, son travail sur le positionnement, et sa montée en puissance sur les grands rendez-vous font de lui un outsider crédible pour briller à moyen terme sur cette discipline souvent décisive.
Et avec l’évolution constante de son profil, le meilleur reste probablement à venir.