On les voit avaler les cols, on connaît leurs victoires de Valentin au Ventoux et d’Aurélien au Giro ; mais avant d’être des hommes de montagnes, les Paret-Peintre sont surtout des enfants de la montagne. Leur histoire commence dans un même écrin : Annemasse, Haute-Savoie, à deux kilomètres à peine du pied du Salève. C’est là qu’un petit clan soudé a fait naître une culture cycliste presque organique.
Un foyer posé entre Salève et Mont-Blanc
Valentin (né en 2001) et Aurélien (1996) voient le jour à Annemasse, au cœur du Genevois haut-savoyard. Le décor n’est pas anodin : une bourgade frontalière, des coteaux qui montent dès la sortie d’école, une météo capricieuse qui apprend vite à « sentir » le vent. Ici, grimper n’est pas un choix : c’est se déplacer. Les premières sorties familiales s’orientent naturellement vers le Salève, la vallée verte ou la route du col de la Croix-Fry — autant de terrains qui formeront leurs fibres lentes et leur mental d’altitude.
Olivier, le père chef d’orchestre
Au centre du dispositif, Olivier Paret-Peintre. Ancien amateur au long cours puis président du VC Annemasse, il devient le « directeur sportif à domicile ». C’est lui qui choisit les courses cadets, règle les développements et décrypte les profils GPS. Son rôle dépasse le simple encadrement : il inculque très tôt le réflexe de la lecture de course, cette science que l’on retrouve aujourd’hui dans la façon qu’Aurélien a de gérer un tempo et que Valentin a d’attaquer au bon moment.
Une mère discrète mais indispensable
Si le père est la voix technico-tactique, la mère Paret-Peintre reste la garante de l’équilibre. Peu médiatisée, elle tient les rênes logistiques : repas, trajets, récupération. Dans chaque interview, les frères évoquent sa présence comme un matelas émotionnel — l’assurance d’un foyer stable pendant les hauts et les bas d’une carrière WorldTour.
La sœur Maéva, pièce manquante (mais pas invisible)
On oublie trop souvent qu’il existe une sœur Paret-Peintre. Maéva fut sprinteuse internationale chez les juniors avant de devenir diététicienne sportive. Elle prolonge l’héritage familial en conseillant ses frères sur les protocoles nutritionnels — la preuve qu’ici, chaque membre trouve sa voie sans jamais quitter le vélo.
Une fratrie, plusieurs destins
- Les frères Paret-Peintre : Aurélien, grimpeur « diesel » et capitaine de route ; Valentin, le poids plume explosif passé chez Soudal Quick-Step.
- Les parents Paret-Peintre : Olivier, stratège bénévole ; une mère pilier de l’ombre.
- L’équipe Paret-Peintre : un cercle élargi d’amis-staff, kinés et préparateurs savoyards qui suivent les garçons depuis leurs années minimes.
- Les origines Paret-Peintre : une identité alpine revendiquée, entre accent genevois et esprit colporteur des Alpes.
Pourquoi leur ancrage compte-t-il encore ?
- Terrain d’entraînement naturel : vivre dans un « terrain à 5 % » forge la tolérance à la pente que l’on voit aujourd’hui sur le Ventoux ou le Mortirolo.
- Culture d’effort collectif : un club formateur, une famille présente, un réseau local — la recette idéale pour passer du VC Annemasse au WorldTour sans brûler les étapes.
- Humilité montagnarde : la discrétion savoyarde explique leur communication mesurée, loin des excès d’un show-business parfois tapageur.
Les origines familiales des Paret-Peintre ne sont pas une simple anecdote géographique : elles façonnent leur style, leur mental et leur plan de carrière. Un père spécialiste des braquets, une mère gardienne de l’équilibre, une sœur experte en nutrition et deux frères complémentaires : c’est tout un écosystème alpin qui porte les couleurs françaises au sommet des grands cols.