Ils font parler d’eux quel que soit le volume ou le terrain. Leurs sifflets le long de la balustrade sont connus dans les séries territoriales. Leurs choix sont scrutés, examinés et soumis à l’épreuve des médias dans le Top 14.
Les sifflets sont utilisés pour certains, et (plus rarement) pour les applaudissements. Mais tous travaillent avec acharnement et passion. Enfin, le travail, c’est un euphémisme. Sur les 3 275 arbitres de rugby que compte la France, seuls quatre sont professionnels, cinq autres sont semi-professionnels. Pour tous les autres, l’arbitrage est un véritable dévouement, à grand renfort de primes de match et de remboursements de frais kilométriques.
Le salaire mensuel net d’un arbitre professionnel, sans les primes, est de 3500 euros
Pascal Gaüzère, Mathieu Raynal, Romain Poite et Jérôme Garcès sont les quatre « vitrines » du sifflet français. Le plus jeune a 34 ans et le plus âgé 41 ans. Ils se sont illustrés tout au long de la dernière Coupe du monde en Angleterre. En tout cas, bien plus que le XV de France.
La Ligue nationale de rugby finance ces quatre compétitions internationales. Sur une année, ils gagnent entre 40 000 et 45 000 euros nets, soit environ 3 500 euros nets par mois. À cela s’ajoutent les primes suivantes, qui sont les mêmes pour les 15 arbitres du Top 14 : chaque match coûte 550 euros.
Un arbitre professionnel peut gagner entre 55 000 et 60 000 euros par an pour 26 journées s’il officie tous les week-ends de championnat.
Un arbitre de rugby professionnel recevra 800 euros supplémentaires par match s’il a la chance ou le talent (ce qui est le cas) d’officier en Coupe d’Europe. En outre, il recevra une prime de 2 200 euros pour chaque match du Tournoi des Six Nations (plus 1 100 euros supplémentaires pour l’arbitrage sur la ligne de touche).
Cela peut paraître peu, comparé au salaire des joueurs, mais c’est énorme par rapport à la majorité des gens.
Mathieu Raynal (L’Equipe, mai 2014)
Les arbitres du Top 14 et de la Pro D2 sont des amateurs.
Le salaire mensuel fixe des cinq arbitres semi-professionnels (Attalah, Cardona, Marchat, Minery et Ruiz) est de 1 500 euros nets. Leur prime de match est la même (550 euros) que celle des six amateurs et des quatre professionnels de l’élite.
Les primes de match en Pro D2 (20 arbitres) peuvent s’élever à 350 euros par match.
En Top 14 et en Pro D2, les arbitres de touche touchent respectivement 180 et 130 euros par match. En élite et en Pro D2, l’arbitre vidéo est rémunéré 130 euros.
Les frais de déplacement
Un arbitre de rugby français est payé 0,39 € par kilomètre. Le calcul de l’itinéraire le plus rapide effectué par Viamichelin.fr est utilisé pour déterminer les kilomètres. En revanche, à moins de se rendre à plus de 1 000 kilomètres de son domicile, l’arbitre doit prendre en charge ses frais d’hébergement et de repas.
Tant les arbitres professionnels que ceux qui dirigent des matchs amateurs doivent respecter cette règle.
Qu’en est-il des arbitres bénévoles ?
Les primes de match pour les arbitres sont classées en fonction de l’intensité du match qu’ils ont arbitré.
- Fédérale 1 : 180 € (60 € pour un juge de ligne).
- Fédérale 2 et 3, Fémines (élite de la Fédérale 2), Espoirs, Reichel, Crabos et autres catégories nationales de jeunes : 100 €.
Le salaire d’un arbitre de rugby comparé à celui d’un arbitre de football
En revanche, un arbitre de football travaillant en Ligue 1 perçoit un salaire fixe de 2 900 euros nets ainsi qu’une prime de 2 617 euros pour chaque match qu’il arbitre. Au total, il gagne en moyenne 80 000 euros par an.
Le syndicat des arbitres de football, le SAFE, souhaite voir ces chiffres revus à la hausse et demande des augmentations plus que significatives : un salaire fixe de 7 250 euros et une prime de match de 6 542 euros. Pour l’instant, il n’a pas encore obtenu satisfaction.
